merci l'accueil de ouf du théâtre et du festival, merci le récipient à gâteaux qui se remplit infiniment, la rose dans les loges, la tête de Léo Di Caprio, et merci public silencieux et captif, aux oreilles bienveillantes, merci Zaza Fournier Officiel et ses chansons qui te font éclore des trucs dans la tête là où tu savais même pas encore que t'avais des racines, merci MaJiKer qui mélange ses notes et ses gestes dans une petite danse très impressionnante, tout ça avec l'air d'un enfant radieux qui saute à pieds joints dans une flaque.
Moi, j'étais toute timide le premier soir, toute faite d'air, et le
deuxième, je ne savais plus bien, si c'était d'eau ou de feu, peut-être
les deux mélangés, en tout cas il y avait du brouillard et j'étais
tellement heureuse d'être là. Avec beaucoup d'efforts, j'avais réussi à
calmer les voix de la vie pressante et envahissante, toutes ces petites
tentacules de sensations délicieuses, inévitables, et absolument pas
raisonnables. Je leur avais dit: d'accord. Vous êtes ici, ça me va, je
n'ai pas le temps de vous apprivoiser, et quand à vous mettre en laisse,
c'est hors de question depuis longtemps . Mais si vous êtes à peine
sages, juste pas trop devant, le temps du concert, si vous me laissez
arriver à nu au lieu d'être encombrée par tout un manteau de question,
je vous promets que je ne vous éteins pas sous un couvercle aveugle. Je
vous regarderai, je vous prendrai dans mes mains, je vous réchaufferai
de mon souffle. Nous ne serons pas ennemis.
Etrangement, la proposition de mon traité de paix avait été acceptée: toutes les questions, les joies enivrantes, les chagrins tenaces, les vertiges grandissants, s'étaient rangés soigneusement à côté des spectateurs et ouvraient aussi de grands yeux. Moi j'étais heureuse et soulagée de chanter à tous, monstres intérieurs et créatures extérieures, imaginaires ou pas trop trop, tout ce que j'avais pu ramasser; de pouvoir dire, voilà, j'ai trouvé ça sur les vingt neuf ans de ma route. C'est tout ce que j'ai, je vous le donne.
(crédit photo : Pierre Louatron)
Etrangement, la proposition de mon traité de paix avait été acceptée: toutes les questions, les joies enivrantes, les chagrins tenaces, les vertiges grandissants, s'étaient rangés soigneusement à côté des spectateurs et ouvraient aussi de grands yeux. Moi j'étais heureuse et soulagée de chanter à tous, monstres intérieurs et créatures extérieures, imaginaires ou pas trop trop, tout ce que j'avais pu ramasser; de pouvoir dire, voilà, j'ai trouvé ça sur les vingt neuf ans de ma route. C'est tout ce que j'ai, je vous le donne.
(crédit photo : Pierre Louatron)
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