Faire une reprise, comme entrer dans le costume de quelqu'un d'autre, ou dans sa maison, entrer non par effraction, mais doucement par la fenêtre, jouer avec le chat, mettre les posters à l'envers, changer les meubles de place, cacher un cadeau sous le tapis, se coucher nue sous les draps, mettre un livre dans sa poche, et repartir en fermant la porte.
C'est mon jeu préféré.
Souvent dans les concerts, j'en glisse une ou deux, des chansons qui ne sont pas de moi, mais qui sont à tout le monde, des chansons qu'on habite comme une veste oubliée sur une chaise, un costume de bal, un habit de prisonnière, ou une robe de mariée, des habits qu'on met pour faire semblant et pour de vrai quand même. Ce soir là je les ai jouées toutes d'un coup;
Merci donc infini au Limonaire d'avoir accueilli jeudi soir dernier la deuxième sortie de l'Etrange Petite Sirène, et de m'avoir fait confiance aussi pour ce concert de "reprises" tordues dans tous les sens, comme sorties de la machine à laver de mon cerveau.
C'était la première fois que j'essayais ça, et j'étais inquiète comme
tout de cette drôle d'idée que j'ai toujours de tordre les chansons que
j'aime, qui sont comme des doudous, qui finissent toutes rapiécées,
changées, avec mon odeur partout. C'est vraiment exactement ça : toutes
ces chansons emportées dans tous les endroits, toutes les valises, qui
ne me quittent pas, qui permettent d'avoir moins peur de tout, qui
mettent du familier dans n'importe quelle adversité, qui sont mes points
de repères, ma maison, et qui finissent par se mélanger, se déformer, à
force de s'être endormie dessus, à force de les avoir serrées dans ses
mains, cachées dans ses poches, dessinées dans tous les sens, oubliées
et réapprises et réoubliées et réinventées pour les avoir avec soi
quand-même.
C'était enivrant et tout simple d'en chanter comme ça une dizaine, de ces chansons qui font les murs de ma maison, de la regarder se construire et se dresser et de vous inviter dedans.
C'était comme faire un cadeau timidement, comme inviter à regarder dans la boite aux trésors qu'on trimballe partout, pleine de petits éclats de choses ramassées le long de la route, choses sans cesse tripotées, réchauffées dans les mains, et remises au milieu des autres couleurs, au point qu'on ne sait plus les séparer. J'étais contente et émue de pouvoir partager ça.
Merci d'être venus
C'était enivrant et tout simple d'en chanter comme ça une dizaine, de ces chansons qui font les murs de ma maison, de la regarder se construire et se dresser et de vous inviter dedans.
C'était comme faire un cadeau timidement, comme inviter à regarder dans la boite aux trésors qu'on trimballe partout, pleine de petits éclats de choses ramassées le long de la route, choses sans cesse tripotées, réchauffées dans les mains, et remises au milieu des autres couleurs, au point qu'on ne sait plus les séparer. J'étais contente et émue de pouvoir partager ça.
Merci d'être venus
On m'a aussi demandé les références des
chansons reprises,
Voilà donc ce que j'ai joué :
"Partisans", d'après "Le
Partisan" ( L.Cohen )
"Aux Marches du Palais "(comptine
traditionnelle) + "Nuit Secrète "
"Soif de la Vie" (Mano Solo)
"Oeuf de Dinosaure !" ,
d'après "Dinosaur Egg" (Scout Niblett)
"Effrontément", d'après "La
Nuit je Mens" (Alain Bashung )
"Dans l'Ombre", d'après "Be
Free" (Chelsea Wolfe + King Dude)
"Green Grass" , Tom Waits (+
refrain rajouté)
"Rolling Log Blues" (Buffy
Sainte Marie)
BOMT, d'après "Baby One More
Time" (Britney Spears) + Disorder (Joy Division)
Le Condamné à Mort (Jean Genet) +
"Mon Amoureuse" (Mansfield TYA)
Suzanne (Leonard Cohen)
Camille- La Demoiselle inconnue
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