23 sept. 2018

Merci beaucoup Le Chant des moutons !



pour cet accueil à bras ouverts, la nuit avec le vent chaud, la lumière douce, les miaulements des petits chats, les moutons tout près, merci pour ce rêve raconté, tenu depuis longtemps et devenu une grange abritant concerts, cuisine maison, et, les jours de chance, une chauve souris, merci de m'avoir invitée à promener mes chansons et mes sortilèges dans cet abri de bois et de couleurs ! 


sur cette image, une créature avant de monter sur scène, qui abdique tout honneur numérique et décide de prendre un selfie avec un mouton,  et une autre qui a l'air de penser qu'elle n'a jamais donné son autorisation pour apparaitre sur ce site.


Merci à tous ceux qui sont venus, ceux qui découvraient, ceux qui revenaient, ceux qui étaient même à la Fête de l'Huma et qui en voulaient encore ! j'ai chanté presque vingt chansons, chacune contenant des détours, des promesses, des trésors déterrés, des choses qu'on laisse exister autour, dedans, à travers, et c'est vraiment comme se mettre à nu, comme se laisser voir, comme préparer un cadeau sans savoir s'il sera reçu ni compris, mais en espérant très fort. Merci, merci, de l'avoir si bien reçu, si bien attrapé. Au deuxième rappel, j'ai chanté ma drôle de version de Suzanne, encore secouée des vagues de la tristesse de la mort de Léonard Cohen, et puis je suis descendue, petits pieds nus, décrocher les roses de mon revers pour les égréner pas à pas, en chantant la dernière chanson, les derniers mots, la chanson d'après, la chanson qui traverse, celle qui est aussi et d'abord pour l'autre bord. 
 

Le vent soufflait fort, on l'entendait à travers le toit, vent chaud revenu de loin, calmé maintenant après avoir hurlé beaucoup, il y a longtemps. A présent, à présent.. les mots de la chanson, les pétales sur le sol, et puis plus tard, la nuit près des herbes, le vent enveloppant, et ce mot écrit sur l'ardoise, d'une des enfants, qui prêtait sa chambre. Le matin, tous nous ont dit au revoir, à Tibô (qui s'occupe du son, et de la régie) et à moi (qui m'occupe de raconter des trucs dans le micro): trois enfants aux bouilles qu'on voudrait mordre, un chien, un chat, un hamster, Mika et Marielle, épuisés et accueillants et heureux, et un rêve devenu une grange vivante, au-revoir, au-revoir tout ça, c'était bien de vous rencontrer tous !




Merci encore à tous ceux qui sont venus, petits yeux attentifs et brillants dans le noir, histoires de joie, de secousses, ou d'intimes, confiés au creux de l'oreille, petits mots dans les albums, poèmes dans mes poches, et même quelqu'un qui a pris un deuxième album en plus du sien, pour le cacher quelque part, pour que quelqu'un le trouve, au hasard.

Merci, merci tous, je zigzague, aujourd'hui, remplie de tout ça. J'ai retrouvé l'appartement, mon chat qui passe tous les jours son diplôme de clown, et Paris calme sous le même vent chaud. C'est la fatigue, et les souvenirs de la nuit, qui me remplissent, des regards des moutons, des petits chats de trois semaines qui se sont enfuis quand je les ai trouvés ce matin, la mère me faisant face, pas agressive, mais questionnante: qui es tu, qu'est ce que tu veux, elle disait, avec ses yeux.
et moi, je pensais : continuer comme ça, à faire des chansons, à ce qu'elles soient reçues, à rencontrer des créatures toutes plus étranges, douces et attachantes les unes que les autres.

à bientôt, bientôt, Montcorbon !



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