15 mars 2018

Merci Chant'Appart !!

Merci Chant'appart pour ces trois concerts toujours aussi étonnants de détours, de rencontres, de petites acrobaties qui retombent exactement là où il faut.

On déplace la scène, on décide qu'elle est dans la maison. On amène les gens, les fauteuils, la technique, et le plateau, entre la soupe et les peintures du salon. c'est là qu'on monte le fil, c'est là dessus qu'on fait des acrobaties, comme en plein jour. D'un soir sur l'autre, avec de nouveaux compagnons de jeux, un nouveau décor.

credit photo : Allain Huchet



On dirait comme ça un voyage seulement domestique, pourtant, en trois jours, j'ai rencontré David Sire, qui a parlé d'un pays où le vent décide bienheureusement du nom des gens, et Cerf Badin, nouveau gourou des trémolos, et recroisé la route de Clément Bertrand, qui comme toujours a pris la direction pleine mer , et avec lui recroisé aussi Nolan, qui décidément porte des histoires étonnantes et frétillait ce jour là de partir le lendemain a la pêche à la truite;

 j'ai aussi sympathisé avec un Lama nommé Tekka, mangé énormément de verrines à la betterave, de pommes de terre grillées, de petits gateaux aux pommes, retrouvé Dimitri qui m'avait déjà sonorisée sur un des Chant'appart et connaissait bien les particularités de ma guitare adorée, rencontré Olivier qui me regardait tracer des traits dans les airs pour expliquer ce que je voulais, et a quand même tout compris, et n'a pas bronché quand on lui a annoncé un duo de dernière minute, et Simon, qui s'est décarcassé pour que je trouve mes marques sonores,
et puis j'ai retrouvé Marguerite, Allain, Laurence, Christian, Françette, et tant de visages familiers de l'asso Chants Sons, et puis j'ai été accueillie par Agathe et François, qui me bourraient les poches de petits gateaux vegan faits exprès pour moi, me laissaient attacher des ficelles à leurs lampes, avaient une fontaine de vin sans soutien gorge, et me demandaient si Vegan ça voulait dire même pas de beurre dans les mogettes?
et puis le deuxième soir c'était Stéphane et Christine, et Elise, aux petits soins, un buffet comme pas permis, toute une ménagerie à rencontrer, une scène construite spécialement pour l'occasion, et puis le lendemain dans la voiture les histoires de Stéphane, trains d'Amérique du Sud, aventures à travers les périodes et les jungles, et l'histoire de cette ferme, les histoires de vies, de voyages, enfin le dimanche, les filles du Pont qui s'étaient mises en quatre bien qu'elles soient déjà huit, pour que tout soit prêt, pour que l'après midi soit comme un soir, comme au milieu de la nuit.



credit photo : Christian Gervais 

 On a fait ce duo donc, avec Clément Bertrand, la guitare de Nolan avec nous aussi, sur le Partisan de Cohen, une version un peu bricolée, dans laquelle j'ai rajouté des tiroirs et des tiroirs, qui s'ouvrent à toutes les voix rencontrées. J'étais contente de la jouer et j'étais contente qu'ils disent oui, tous les deux, à venir partager la chanson. J'ai aimé ce moment.
Après ça comme la boîte du coin était fermée, on est rentrés chez Monique, dormir quelques heures, tous les trois dans la chambre comme des ados en colonie de vacances, les histoires de truites et d'école et de bouquins qu'on se racontait, et le bisou de Monique pour nous dire bonne nuit comme des gamins qu'on était redevenus, la brioche décidément présente dans toutes les maisons vendéennes au lever du soleil, comme un talisman mangeable, les poèmes échappés et remis dans ma poche inextrémis, que je récitais entre deux bouchées de brioche, pour expliquer pourquoi je les gardais comme ça toujours dans mes manteaux, regarde tu te réveilles et la première chose que tu lis le matin c'est ça : " je fais naître en toi les frénésies de frayères au fond du coeur d'outaouais, et le cri de l'engoulevent vient s'abattre dans ta gorge", c'est fou ce poème là, regarde la lumière que ça fait venir, je disais à Monique en gloussant et en reprenant des pruneaux, et puis les confidences encore dans la voiture, et puis le départ vers Paris.


 credit photo : Allain Huchet
 crédit photo : Stéphane David

 Ce week end, le 18 et 19 Mars, je rempile pour deux dates, aux Herbiers et à Landevieille.

Merci merci à tous ceux qui ont accueillis ces petites sorcelleries déployées dans le salon, et à ceux qui sont venus les recevoir.

 J'ai pris quelques heures pour atterrir, dire merci, raconter, parce que la semaine dernière c'était quand même six concerts de suite alors question fatigue c'était pas de la tarte. Plutôt de la brioche, j'imagine.
Et c'est en pensant à un matelas de brioche mou, sucré, doré, que je file dormir quelques heures, en pensant aussi à la magnifique proposition citoyenne de Zaza Fournier, croisée avec bonheur sur le quai du premier jour, avant qu'elle ne reparte vers son splendide déluge : mettre de la brioche sous verre dans tous les lieux publics, avec un petit marteau et un écriteau "en cas d'urgence". Moi, je vote Zaza. Et je vous dis à bientôt, vous souhaitant aussi une nuit briochée.

Pour ceux qui ne sont pas en Vendée, les prochaines dates c'est le 30 Mars à Bréhal, et le 31 Mars où je me faufilerai en solo, à Oignies, où j'aurai la joie immense de faire la première partie de Catherine Ringer.

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