4 févr. 2017

Toulouse
je suis en route vers toi
j'ai envie de me serrer contre ta chaleur
j'ai déposé ma fatigue dans le train à côté des sacs et des guitares
je tourne ma setlist à l'envers à l'endroit
j'essaye de sentir à tatons quel est le plus beau cadeau à te faire

j'ai laissé Paris et le chat à rayures
qui ronronne même quand elle dort
j'ai mis ma chemise blanche
et tous les livres dans mon sac
j'ai couru vers toi
tu sais tout à l'heure dans mon rêve il y avait une femme
quand elle embrassait quelqu'un ça faisait une nouvelle bouche
juste à l'endroit du baiser
au réveil je ne savais plus si en l'apercevant j'étais effrayée et hypnotisée
ou si c'était moi qui glissait dans cette étreinte magique et dangereuse
qui avait une bouche de plus à chaque baiser, qui souriait à pleines dents
en me réveillant je regardais la neige par la fenêtre
j'avais envie de m'enrouler dans le grand manteau blanc de l'hiver
je me mettais à vaciller
et puis soudain j'ai vu ce petit mot
envoyé par la salle qui m'accueille ce soir, demain et après demain
pour dire qu'il restait des places
pour dire pourquoi il fallait venir
c'est tombé comme une averse d'amour sur ma tête
ça m'a lavée,
par la fenêtre la neige et les vacillements ont fondu
Et j'ai l'impression d'être toute en printemps
merci
merci
et à tout à l'heure Toulouse

"En cinq ans de Chez ta Mère, on en a fait de belles découvertes. Mais de mémoire de programmateur, La Demoiselle inconnue - Camille Hardouin fait très surement parti des rencontres les plus fortes.
Depuis sa première venue il y a 3 ans, on l’a suivie de près : Camille a employé ces années à mûrir son spectacle, à s’approprier une présence scénique hors du commun, à développer une poésie dense, intense, parfois débordante. Elle ne se cache pas ses influences (Bashung, Mano Solo…) mais a su créer un son unique. Vous l’aurez compris, on n'est pas objectif en parlant de cette Demoiselle Inconnue : elle nous séduit, elle nous déroute par sa puissante fragilité (si si !).
Lors des derniers concerts de Camille Hardouin auquel j’ai pu assister, j’ai assisté à une chose rare : un long silence, les quelques dizaines de secondes après que la lumière se soit rallumée dans la salle. L’émotion palpable, et la conscience que collectivement le public venait de vivre quelque chose qui bouscule. Ces longues secondes de frisson, je vous les souhaite à vous aussi ! "

Café -spectacle "Chez Ta Mère" à Toulouse  

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