Le Noble Post à la Tête de Cochon (posté complètement en retard)

Chers petits princes au bois gluant,

Ce jeudi 23, à La Niche, vers 18h,

Non seulement il y aura comme d'hab' des bouquins de poésie, des gens à fondre de gentillesse derrière le comptoir, des cds scrupuleusement choisis et des tas de machins géniaux,
non seulement numéro 2, il y aura le vernissage de Tati Mouzo, qui peint des messieurs avec de la malice dans le regard et un sanglier mort sous le bras, un quotidien farfelu, coloré, et en même temps tout triste; des bonhommes avec des gros bidons mais en très très jolis. (Mon Dieu que je suis nulle pour parler de peinture, mais lançez moi vite dans la gueule des parpaings éducatifs.)

Non seulement, MAIS ZEN PLUS, comme dirait mon boucher lorsque j'égare mes semelles en simili-cuir de fausse végétarienne, sur la route du mal, du péché, et de la rillette si appétissante dans son pot en fonte, MAIS ZEN PLUS, dit-il parfois de sa voix de basse à la fois effrayante et un peu excitante forcément, avec les bouts de filet mignon dans sa grosse moustache, MAIS ZEN PLUS, en brandissant bien haut la tête de cochon qu'il veut me vendre, je vous mets gratuitement le persil avec. Mais je m'égare, royal lecteur , il est hors de question que je décrive cet homme à la main épaisse fourrant avec entrain les verts bouquets frissonnants dans les naseaux de l'animal trépassé, cette niouzléteur est un endroit digne, avec des lettres de noblesse littéraires et tout, fichtre de cul.

Ahum, Ahum.

MAIS ZEN PLUS, disai-je donc, tandis que mon cerveau revenait en frétillant à la Niche, Louise et moi ferons aussi un petit showcase dans ce lieu où il fait toujours bon trainer ses papattes.

Et avec ceci?

Eh Ben ce sera pas tout, puisque n'oublies pas que ce mercredi 22 au soir, à l'heure où il sera passé minuit et où ça s'appellera dorénavant Jeudi 23 au matin, tu pourras écouter ta radio dans ton lit, même qu'on fera des chansons dans ton oreille. D'une heure à deux heures du matin, dans cette fantastique émission nocturne de France inter, nous serons invitées, telles deux petites souillons ravies, à partager le carrosse des renversants Zita Swoon, sous les étoiles, exactement.
Rien qu'à cette idée, j'en mange ma couronne en citrouille, je fais douze tours sur moi-même, et je m'enfuis en oubliant une chaussette à paillettes.

C'est donc un pied nu et l'autre brillant de mille feux, dans un douteux tablier à l'odeur de cucurbitacée (quel merveilleux mot, on dirait un titre de film porno avec des légumes), que je te laisse; il est grand temps, j'ai le four qui sonne: c'est ma tête de cochon au tofu qui est prête.


La Demoiselle inconnue