7 déc. 2018

merci Reims , merci le Charabia Festival, Dominique A !


C'était il y a une semaine tout pile plus un jour tout pile moins cinq heures toutes piles
et j'ai été si bien, si bien reçue. 

Merci pour le petit cocon d'accueil, les nourritures arc en ciel et clignotantes d'amour, merci le Charabia festival et tous ses cadeaux bleus profonds, merci à Barcella rayonnant avec les mains ruisselantes de champagne à offrir et d'idées à distribuer, racontant ses concerts les plus épiques, merci à Ulysse Prod et tous leurs multibras efficaces et ouverts, merci La Cartonnerie et le catering le plus parfait scrupuleux et délicieux de tous les temps, merci la Comédie et ses labyrinthes joyeux, 

merci Dominique A et son équipe, le concert dansé sur un fil , qu'on s'est faufilés pour voir par une porte fermée, l'impression de faire l'école buissonnière, là tous seuls au dessus du public et du concert, tout le monde si liés par la musique et nous aussi, invisibles, la voix et les paroles et les surprises de rythme et d'émotions de Dominique, qui parlait de la personne de son équipe qui est fan des arpèges et dont je ne me souviens plus du prénom, mais peut-être Roger? eh bien moi aussi cher Dominique comme peut-être-Roger je suis fan des arpèges, mais comme peut-être-Roger aussi sans doute j'aime les surprises, et j'ai été bien servie, j'aime qu'on m'entraine là où je n'aurai pas pensé aller, j'aime me faire cueillir par une phrase comme Gandalf quand il on croit qu'il va rester debout devant le ravin mais que la grosse langue du monstre fait un retour de fouet et l'entraine au fond. C'est comme ça les paroles de Dominique A, et en concert aussi presque plus, les petites phrases qui se promènent, l'air qu'elles vont nous laisser tranquilles, mais PAS DU TOUT.

De mon côté comme je jouais pas sur la même scène, en guise de pont j'avais fait une reprise pour l'occasion, c'était le Courage des Oiseaux et c'était aussi un clin d'oeil au Cabaret de Madame Arthur avec Corinne et sa force enracinnée sur scène, je me souviens je chantais la tête sur son épaule et elle caressait mes cheveux, les fleurs dedans,  et moi j'étais heureuse et impressionnée de cette présence si ancrée et si belle, et l'accordéon de l'oiseau Joli qu'on en perdait tous des plumes et la splendide Morian en train de faire voler un poulet en plastique derrière nos têtes en restant on sait pas comment hypersexy dans ce contexte. 

Il y a des mois lors de mon concert dans ce lieu cher à mon coeur que comme tous les lieux chers à mon coeur j'y vais décidément pas assez alors que j'aimerais y passer mes nuits, on m'avait invitée à faire une reprise avec les queens du soirs, et dans la liste j'avais choisi celle ci. J'avais ajouté quelques couplets qui débordaient et répondaient, comme souvent, et ce soir là je les avais dit en balbutiant, ayant fini de les écrire quelques minutes avant le show. 

La semaine dernière, j'avais tout bien retravaillé et appris, et je savais que les gens devant moi connaitraient par coeur la chanson, c'était dangereux et excitant de l'avoir transformée en un virage tremblant, un petit funambulisme malicieux. J'ai adoré faire ça, et j'ai adoré jouer chez vous, cher Charabia, l'ivresse à nouveau d'être seule sur scène et puis l'autre ivresse après les deux concerts, à cause du champagne reimois et du cocktail inventé par Dominique A. Il y avait du pamplemousse et de la vodka et plein d'autres choses mais il faut garder certains ingrédients secrets pour le plaisir du mystère. C'était bon, et doux amer, et comme ses paroles, ça se buvait tout seul, sans trop faire attention, et puis PAF. Comme Gandalf, dans le trou profond, emmené par la langue, au moment où on se croyait sauf, sans prévenir. 



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