3 juin 2018

MERCI CORNEBARRIEU !



pour la toute nouvelle salle de l'Aria c'était la première saison, et on venait en faire le tout dernier concert. Un honneur qu'on a fêté, outre le concert, à grands coups de tiramisu nuageux, de pasta entortillées, de soupe jaune d'or, de fromages répandus.

Toujours quand on joue une fois comme ça c'est comme si on avait pris de l'élan et qu'on voulait jouer mille fois ensuite, mais on rentre à la maison, avec dans les oreilles encore les échos des croassements au bord de la salle, des centaines de grenouilles invisibles,
et puis les applaudissements, les secrets de chaque chanson, les petites danses des pieds sur la scène, les histoires surgies de ma bouche qui traduisait tout comme si je parlais dans une langue étrangère, sans doute parce qu'en ce moment j'ai la tête tellement dans les nuages que j'ai l'impression d'avoir changé de planète, ou plutôt que la planète entière me parait avoir changé, ou plutôt que je la vois mieux, plus calmement et plus radieusement. C'était aussi un concert avec des virages surprises;



au deuxième rappel quelqu'un a demandé la Bergère d'Oubli
on ne l'avait pas jouée depuis si longtemps,
alors on a tout débranché, on s'est assis au bord de la scène
avec la clarinette toute nue, la voix toute nue, la guitare qui venait seulement de l'ampli au loin,
je racontais, la guitare de JL entre les bras,
Louise s'est élevée doucement à la clarinette
JL tordait et redéposait les mélodies dans la rivière de notes qui s'épaississait.
A la fin de la chanson, il est descendu de scène pour jouer sur sa guitare avec moi,
petites plaintes surgies, berceuses d'animaux sous marins entendues au loin
avec la clarinette qui chantait toujours
et la Bergère qui dépliait ses grandes jambes et sa complainte rassurante, dans la salle.

merci donc, Cornebarrieu, pour ces moments offerts,

merci Julia (pour l'invitation, l'accueil, et la photo!),merci Ben et Ben, merci Franck, Claude, et toute l'équipe de l'Aria

merci le public ému



on repart à Paris,
la langue brûlante du soleil encore inscrite sur nos peaux,
et dans les oreilles , tout ça , mêlé aux hurlements de désirs des grenouilles, orchestre de printemps, de bave, d'orgie animale cacophonique et cachée.

le prochain rendez-vous, c'est
la NUIT DES ENFANTS - Mardi 5 Juin , à la Menuiserie, à Pantin !
(une performance d'une demi heure , étrange et hypnotique et mignonne, par 22 enfants et moi.)

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